Macron a-t-il déjà gagné le coup d’après ?
En observant la situation actuelle, il est difficile de ne pas conclure que la France est devenue ingouvernable. Et cela ne devrait pas s’arranger, quel que soit le résultat des législatives à venir.
Imaginons deux hypothèses de départ :
- Macron, l’ego trip : Le président aurait mené un véritable exercice d’auto-promotion, un « ego trip » que l’on pourrait définir comme une volonté d’attirer l’attention sur soi en exagérant son influence, son importance, voire son pouvoir, parfois les trois à la fois.
- Une stratégie savamment orchestrée : Derrière ce jeu d’apparence, Macron pourrait avoir planifié une mise en scène avec Gabriel Attal. Ce scénario de « désamour » apparent permettrait de préparer le terrain pour la montée en puissance d’Attal, candidat potentiel à la prochaine présidentielle. Un « fils » politique qui s’émancipe du « père », un schéma classique mais efficace.
Si l’on poursuit cette réflexion, on pourrait avancer que la véritable stratégie de Macron, depuis son arrivée au pouvoir, est de détruire les partis politiques traditionnels. Cet objectif semble même prioritaire dans son agenda, bien avant le redressement du pays, la défense de valeurs ou même la prise en compte des aspirations des Français.
Dans cette logique, Macron se trouve face à deux forces en présence :
- D’un côté, un Rassemblement National (RN) plus structuré et mieux organisé que jamais.
- De l’autre, une gauche éclatée et incapable de s’unir durablement, ne trouvant de cohésion qu’en situation de crise, lorsqu’il s’agit de « sauver l’essentiel ». Ce qui soulève d’ailleurs une question : si l’essentiel n’est sauvegardé qu’en dernier recours, ne montre-t-il pas que ces partis s’en préoccupent peu le reste du temps ?
Alors, face à ce tableau, quelle serait la meilleure cible pour Macron dans ces législatives ?
Les partis traditionnels comme Les Républicains, le Parti socialiste, ou encore Europe Écologie-Les Verts semblent déjà en perte de vitesse. Quant à La France Insoumise et le RN, ils restent dans l’attente, en position de force, mais vulnérables.
Si l’appel à voter contre le RN fonctionne, cela pourrait signer la fin quasi-certaine des partis de gauche. Leur gestion du pouvoir risquerait d’être calamiteuse, sauf en cas de miracle.
Dans le cas contraire, si le RN parvient à s’imposer, l’exercice du pouvoir pourrait être tout aussi compliqué. Dans ce scénario, Macron, s’étant posé en opposant farouche du RN, se positionnerait comme le héros qui aura tout fait pour éviter cette situation. Il pourrait alors préparer tranquillement son successeur, Attal, pour séduire les déçus de la gauche, en quête de renouveau.
Quelle que soit l’issue, Macron et Attal semblent déjà avoir une longueur d’avance sur leurs adversaires. L’objectif ultime ? Détruire ce qu’il reste des gauches ou affaiblir définitivement le RN. Et si cela se produit, il ne restera plus grand-chose en face d’eux, sauf peut-être de nouvelles figures politiques, enfin prêtes à œuvrer pour l’intérêt du pays plutôt que pour celui du pouvoir.